samedi 6 juin 2020

White lives matter !

INTERNATIONAL. Aujourd'hui, plusieurs mouvements d'extrême-droite à travers le monde rendent hommage aux Blancs états-uniens qui sont victimes de violences de la part des Afro-Américains de plus en plus vindicatifs. Ces commémorations sous la bannière White Lives Matter ont lieu principalement sur des propriétés privées, loin des curieux, et sur les réseaux sociaux, ce à l'initiative de groupes d’action tels que l'American Freedom Party (USA) ou encore Europa Terra Nostra (S) et Terre et Peuple (F) en Europe.

Les Helvètes au rendez-vous

En Suisse, les 110 membres du Cercle Georges Oltramare se sont réunis en fin d'après-midi à cette occasion au siège de l'organisation à Cologny. Ryan Acton, séide de l’Alt-Right, était l’invité d’honneur. Les miliciens portaient un brassard orné d'une croix celtique au bras gauche de leur uniforme. L'assemblée a observé une minute de silence, au garde-à-vous, en mémoire des civils blancs tués par des Noirs, notamment aux Etats-Unis. Une flamme du souvenir a été allumée, une sonnerie aux morts jouée au clairon. Après quelques mots de leur chef, l’hôte a donné une conférence en anglais intitulée White Pride. Exposé qu’il a conclu par : « We, Whites, do not allow ourselves to be imposed neither atoning process nor duty of repentance by the BLM crusaders, who wallow in their victimhood. Let’s be proud of our history, of what we have accomplished for the advancement of Humanity ! Let’s claim our RS ! » Au terme de son discours, Ryan Acton a hurlé « White Power ! », le cri de ralliement des suprémacistes blancs, tout en exécutant un salut romain. L’auditoire conquis lui a répondu de la même manière avant de l’applaudir vivement. Un repas a clos l’événement.

Par ailleurs, la société souhaitait défiler le 9 juin en Ville de Genève sous la devise White Lives Matter, en respectant la limite de 300 personnes, ce juste avant le rassemblement antiraciste de 18h30. Le DSES a refusé ce projet, annoncé sur le tard, en raison du contexte sanitaire et social, craignant surtout des troubles à l’ordre public. En effet, la sécurité du cortège nationaliste ne pouvait être pleinement assurée par la police suite aux menaces reçues par la fraternité et les autorités venant des activistes antifascistes.

Il faut savoir que cette entité est surveillée par le SRC depuis 2019 pour ses liens avec des factions de droite radicale allant de l’English Defence League (GB) à Forza Nuova (I) en passant par le GUD (F) et le National Socialist Movement (USA) mais aussi pour avoir convié des débatteurs controversés, dont Renaud Camus, théoricien du «Grand Remplacement», Richard Spencer du National Policy Institute (USA) et l’idéologue racialiste Jared Taylor. S’ajoutent à cela ses activités paramilitaires.

Ce n’est pas la seule mobilisation citoyenne en terre helvète. D’autres groupuscules de l’ultra-droite à l’exemple du Front patriote, du PNOS ou bien de Junge Tat, ont également programmé une veillée aux flambeaux pour les victimes blanches, en toute discrétion et réservée qu’à leurs militants. Des officiers de carrière de l'Armée suisse seront présents. Ces forces politiques, s’opposant au multiculturalisme, au métissage et à toute immigration extra-européenne, forme le Réseau Edelweiss.

Nouveau symbole

En signe de solidarité, les sympathisants peuvent afficher l'image ci-contre sur leur réseau social et/ou sur leur site Internet. Cette figure est l'inverse d'une oeuvre de l'artiste suisse Fabrice Gygi. L'original a été exposé en 2007, sous la forme de drapeaux, à Genève sur le Pont du Mont-Blanc et dans le Quartier des Bains pour célébrer l'art contemporain avant que son négatif, baptisé Alba Superbia, ne devienne l'un des emblèmes de la Résistance identitaire blanche.

Cela s’avère d’autant plus important de le faire, nous dit le Cercle Georges Oltramare, que plusieurs pays bloquent via le DNS, ce sans décision judiciaire, l’accès au site Internet White Lives Matter (USA) à leurs citoyens bafouant ainsi leur liberté à l’information. Assurément à la requête des minorités noires. En Suisse, le CRAN et la LICRA auraient peut-être impétré cette censure.

Fait divers monté en épingle

Ces réactions de l'extrême-droite répondent aux manifestations Black Lives Matter qui se sont déroulées récemment dans moult villes aux Etat-Unis et à l'étranger. Certaines ont viré à l'émeute. La Suisse n'a pas échappé au phénomène. Les participants protestaient contre la discrimination et les brutalités policières à l'endroit des gens de couleur suite au décès de l’Afro-Américain George Floyd à Minneapolis (USA), étouffé le 25 mai sous le genou d’un policier blanc après s'être opposé à son interpellation. On le suspectait de recel de fausse monnaie. Rappelons que cet individu de 46 ans, drogué au Fentanyl, n’était en rien un citoyen modèle. Son passé criminel en témoigne ! Cette arrestation, qui a mal tourné, n'est pas un acte raciste comme on veut nous le faire croire, en tête les médias anti-Trump. L’officier fautif n’a fait qu’un usage excessif et irrationnel de la force contre ce civil. Pour autant, les circonstances de sa mort restent non seulement choquantes mais inexcusables. De là à susciter un tel tollé en pleine pandémie COVID-19... et faire de ce repris de justice un martyr, voire un symbole de la cause des Noirs à l'instar d'un Martin Luther King.

A qui profite le crime ?

Beaucoup s’étonnent du décalage entre une bavure policière, certes condamnable, et des révoltes généralisées dans tout un pays avec des scènes d’une violence inouïe où des Blancs sont lynchés en raison de leur couleur de peau, où des lieux sont vandalisés et où des commerces sont pillés. Cette déferlante par rapport à l’événement déclencheur interpelle. Elle accrédite l’idée que des intérêts politiques sont à la manœuvre dans les coulisses pour tirer profit de la situation. D'abord, il y a George Soros qui impacte sur la vie américaine en mobilisant et finançant des groupes contestataires tels que Black Lives Matter. Le milliardaire utilise, dans le cas présent, la frustration des Noirs comme force cinétique sociale afin de déstabiliser le Gouvernement Trump. Le Parti démocrate entend, lui, engranger leurs suffrages en vue de l’élection présidentielle de 2020. C'est pourquoi, des élus de l'Âne soutiennent Black Lives Matter, d'aucuns assistant à ses rassemblements. Son candidat Joe Biden, sous la pression de la rue, pourrait choisir une Afrodescendante pour vice-présidente dans le but de complaire aux 30 millions de Noirs en âge de voter.

En revanche, cette nouvelle vague Black Lives Matter gonflera les rangs des mouvements suprématistes blancs. Donald Trump, en chute dans les sondages, pourrait regagner des électeurs après ce drame et les rébellions noires, avec leurs idiots utiles, qui ont éclaté sur le sol national. Ce dernier se pose en garant de l’ordre public en menaçant de déployer l’Armée dans les villes confrontées à la chienlit. Il légitime cette riposte sécuritaire fédérale par l'Insurrection Act (1807).

De leurs côtés, la famille de George Floyd et Darnella Frazier, le témoin qui a filmé la tragédie, monnaient leurs interviews. L'épouse de la victime compte aussi déposer plainte civile contre la Municipalité de Minneapolis et les policiers impliqués dans l’accident fatal en vue d’obtenir des dommages-intérêts substantiels. Certains médias, eux, ont vu leurs recettes publicitaires bondir grâce à cette affaire. Enfin, les armureries ont constaté une nette augmentation de leurs ventes depuis le Covid-19 et, surtout, l'épisode George Floyd.

Aux abonnés absents

Une chose est sûre. Pas d’agitation Black Lives Matter lorsque des Noirs assassinent froidement d’autres Noirs aux Etats-Unis. Et pour cause ! Selon les statistiques du FBI, la plupart des homicides d’Afro-Américains sont commis à l’intérieur de leur communauté. Sans parler des Noirs occis par leurs congénères à l’étranger, en particulier en Afrique dans le cadre de massacres interethniques ou de guerres civiles. Quid de leurs despotes sanguinaires, Issaias Afewerki et compagnie ? Les vies noires importent-elles uniquement si l’agresseur est un Blanc pour les prosélytes du Black Lives Matter ?

Quant aux Blancs antiracistes promptes à s’agenouiller devant les Noirs et à tempêter avec eux, où sont ces moutons de Panurge dès qu’il y a des meurtres sordides perpétrés par des Noirs sur des Blancs ? Les exemples sont pourtant nombreux. Citons Micah Johnson, un terroriste qui a abattu le 7 juillet 2016 à Dallas (USA) cinq policiers blancs et en a blessé sept autres, ce au nom du courant Black Lives Matter. Désolé de leur dire : la vie d’un Blanc compte tout autant que celle d’un Noir !

vendredi 30 mars 2018

Fronde contre le CAC de Genève

SUISSE. La Genève internationale possède une offre culturelle, riche et variée, qui évolue en permanence. La politique conduite par la Cité de Calvin en la matière est exemplaire puisque ladite Municipalité y consacre plus de 20% de son budget annuel, soit quelque 256,4 millions de francs en 2017. Ainsi, la Ville de Genève soutient et finance directement ou indirectement nombre d'institutions, de fondations et de sociétés, d'événements et de projets dans les champs culturel, artistique et patrimonial. Parmi eux, citons le Centre d'art contemporain de Genève, communément appelé le CAC.

Une Kunsthallle romande

Le Centre d'art contemporain de Genève a été fondé en 1974, à l'initiative d'Adelina von Fürstenberg, et s'est constitué en association sans but lucratif en 1981, avant de devenir une fondation de droit privé en 2010. Situé dans le Quartier des Bains depuis 1989, le CAC siège au BAC, bâtiment industriel qu'il partage avec le MAMCO, le FMAC et le Centre de la photographie. L'institution y dispose d'une surface d'exposition d'environ 1.000 m² sur deux étages, et d'autre part d'un cinéma, d'une résidence d'artistes, d'un Project Space et d'une librairie sur un étage distinct. Nommé en septembre 2012, l'Italien Andrea Bellini (1971), historien et critique d'art, en est l'actuel directeur.

Le CAC offre aux artistes un espace voué à la création et, aux gens intéressés, un point de rencontre et de découverte. Son objectif est de faciliter, dans la mesure de ses moyens, la production de nouvelles oeuvres sans pour autant pratiquer de politique d'acquisition. C'est un médiateur entre le public et l'art contemporain en faisant connaître des artistes suisses et étrangers émergents ou qui tiennent une place majeure dans ce domaine. Ceux-ci sont invités à y concevoir des travaux novateurs et à les montrer. Maurizio Cattelan, Joseph Beuys, Olivier Mosset, Pipilotti Rist ou encore Andy Warhol font partie des plasticiens, parmi les plus connus, qui ont exposé dans ce lieu d'expérimentation. Le CAC n'est donc pas un musée qui joue, lui, un rôle historiographique lié à la constitution et à l'élargissement de ses collections, à l'exemple du MAMCO.

Depuis sa fondation, le CAC a présenté plus de trois cents expositions pionnières, des dizaines de performances interdisciplinaires entre la danse, la musique et le multimédia, des conférences et des films ainsi que trois colloques internationaux. Parallèlement à ces manifestations, un service de médiation propose tout au long de l'année des visites guidées et des ateliers didactiques, notamment à l'intention du jeune public et des familles, ce afin d'élargir et de développer à Genève le débat sur l'art contemporain. Le CAC édite aussi des publications spécialisées en rapport avec ses activités curatoriales. Enfin, celui-ci produit et vend des oeuvres originales, en tirage limité et numéroté, des auteurs qu'il programme.

En outre, le CAC a constitué un fonds documentaire dédié à la création artistique des XXe et XXIe siècles, principalement des arts de 1950 à nos jours. L'ensemble est composé de plusieurs milliers de livres (+8.000), de catalogues d'exposition (+4.000) et de magazines consacrés aux beaux-arts, à l'architecture et, en particulier, à l'art contemporain. A quoi s'ajoutent des centaines de dossiers et de vidéos concernant les artistes ayant exposés au CAC. Une photothèque, regroupant plus de 6.000 photos et diapositives, et diverses archives complètent le tout. Ce matériel informatif est mis à disposition des étudiants et des chercheurs, mais aussi du grand public, sur rendez-vous. A noter qu'un ouvrage*, paru en juin 2017, retrace le parcours singulier de la première Kunsthalle de Suisse romande.

Directeur décrié

Quelque 13.000 personnes visitent l'institution en moyenne chaque année, dont nombre d'élèves du canton. A l'évidence, le CAC n'attire pas les foules, ce malgré sa proximité avec le MAMCO, logé dans la même bâtisse, qui fait lui aisément 40.000 entrées. L'arrivée d'Andrea Bellini à la tête de l'établissement n'a pas permis pour l'instant de renverser sensiblement cette situation. Le CAC souffre toujours d'un déficit d'image. Le manque de professionnalisme du personnel est pointé du doigt par ses contempteurs. Il faut dire que son directeur est critiqué pour ses choix artistiques et, plus largement, son management. Sa communication avec les médias et les usagers, quant à elle, pourrait être améliorée. Bouffi d'orgueil, l'homme, qui tolère peu la contradiction, ne répondrait pas aux courriers de certains journalistes ou citoyens. Pour plus d'un créateur d'ici, le CAC a l'apparence d'un espace de liberté mais il s'agit, en réalité, d'une liberté très contrôlée... par son gourou omnipotent. On lui reproche également de privilégier les deniers publics à la recherche active de fonds privés et de sponsors pour financer le CAC.

Des politiciens jugent, par ailleurs, que le coût d'exploitation de l'institution est onéreux au regard de son rayonnement artistique tant en Suisse qu'au niveau international. Force est de constater que le CAC n'a jamais été distingué pour son action ni beaucoup encensé par ses homologues et les médias spécialisés en quarante-trois ans d’existence. On est loin d'un lieu d'avant-garde et de référence. Etre signalé une fois dans la revue ArtForum n'est pas forcément un indicateur d'excellence. Sa réputation paraît donc surfaite ! Selon eux, les rapports d'activité du centre seraient aussi falsifiés, entre autres le nombre de visiteurs annoncé. Ses détracteurs, les plus virulents, qualifient même le CAC, avec le MAMCO et les galeries d'art du Quartier des Bains, de propagateurs de l'art dégénéré (Entartete Kunst), concept nazi prohibant l'art moderne en faveur d'un art officiel dans le IIIe Reich. La Kunsthalle a reçu du reste des menaces à deux reprises en 2012 et, plus récemment, une exposition a été taguée de croix gammées à l'insu des surveillants.

Bref, le CAC est vilipendé par ceux qui fustigent les dérives créatives et mercantiles de l'art contemporain. La sculpture My bed (1998) de Tracey Emin, la machine à fèces Cloaca (2000) de Wim Delvoye ou bien les Pope Condoms (2007) de Pixel sont des exemples flagrants de ces impostures à prétention artistique que dénoncent, avec raison, certains historiens de l'art comme Christine Sourgins et Aude de Kerros. Dès lors, on ne s'étonne guère qu'une pétition soit lancée à Genève, sous le titre Cessons de financer avec l'argent du peuple le degré zéro de l'art !, par le Cercle Georges Oltramare qui s'attaque aux subsides attribués à l'art contemporain, toutes disciplines confondues. Sont visés non seulement le CAC, le MAMCO et le FMAC mais aussi d'autres associations ou structures du secteur à l'image de Piano Nobile ou de Forde. Près de 1.200 signatures ont été récoltées à cette heure.

Bilan plutôt positif

Ces opposants oublient que le bilan d'Andrea Bellini, à ce stade, n'est pas si négatif qu'ils le prétendent, même si le CAC a de la peine à s'imposer sur la scène culturelle romande. Il faut savoir que la Kunsthalle genevoise était quasi à l'agonie, déconnectée de la cité et des créateurs locaux, sans direction, avec un personnel réduit et en guerre froide avec le MAMCO, avant la venue de l'Italien. En effet, c'est lui qui a relancé la Biennale de l'image en mouvement, créé une résidence pour jeunes artistes, étoffé l'offre d'exposition, ouvert le cinéma Dynamo, multiplié les partenariats avec des institutions soeurs ou encore noué un dialogue fertile avec plusieurs galeries d'art de la place tout en cherchant à donner une identité propre au CAC, autonome et originale. Cette dynamique a contribué à doubler, en cinq ans, la fréquentation publique du CAC qui stagnait jusqu'alors vers 6.000 visiteurs par an. Saluons également l'Association des amis du CAC (AACAC) qui appuie, depuis 1982, l'institution en suscitant une vie sociale autour de ses activités.

Nonobstant quelques griefs, Andrea Bellini conserve toute la confiance de son employeur, le Conseil de Fondation du CAC présidé par Xavier Oberson. Il n'a été question à aucun moment de sa démission, contrairement aux rumeurs qui circulaient. Autrement dit, le CAC est en bonnes mains. Il est vrai, toutefois, que son dirigeant réclame davantage de latitude et de ressources pour son établissement.

Confortables subventions

Le budget de fonctionnement du CAC est financé en grande partie par la Ville de Genève à partir de 1984, ce sous la forme de subventions en espèces et en nature. Elle reconnaît en ce sens la pertinence des activités déployées par l'entité et estime judicieux de soutenir leur existence et leur développement.

La subvention communale s'élevait au début à 54.600 francs par an pour atteindre en 2014 quelque 1,3 million de francs (+2381%), avant d'être réduite à 1.109.800 francs pour les années 2015 à 2017, ce sans compter le prêt de locaux au BAC, dont la valeur locative se monte à presque 380.000 francs. Une subvention du Canton de Genève, soit 40.000 francs, les produits des ventes et des expositions, les apports de sponsors ainsi que les dons réguliers de plusieurs mécènes tels que Bloomberg, la Fondation philanthropique Firmenich ou bien l'AACAC, viennent en complément. En tout, son budget annuel de fonctionnement dépasse les 2 millions de francs.

Entre 2005 et 2014, la Fondation du CAC a conclu deux conventions quadriennales de subventionnement avec le Département de la culture de la Ville de Genève, piloté à l’époque par Patrice Mugny. Celles-ci en fixaient les modalités et étaient accompagnées d’indicateurs qui permettaient une évaluation factuelle des activités et des prestations du CAC, avec en sus un contrôle comptable, pour assurer au mieux la relation entre ladite institution et la Municipalité. Un représentant de la Mairie a siégé en conséquence au Conseil de Fondation du CAC jusqu’à décembre 2015.

Nouvelle convention

Suite à un audit réalisé en 2014, au bilan mitigé, la dotation monétaire de la Ville de Genève au CAC a été révisée à la baisse durant trois ans et, en parallèle, la convention de subventionnement non prorogée en l'état, ce sur la décision de Sami Kanaan, chef du Département de la culture et des sports. Entre-temps, la Ville de Genève a adopté le règlement LC 21-195 et son annexe I (2015) qui régissent désormais les conditions d’octroi des subventions municipales, sans oublier d’autre part, que loi-cadre sur la répartition des tâches entre les communes et le canton en matière culturelle est entrée en vigueur le 1er janvier 2017.

C'est pourquoi une nouvelle convention, plus ambitieuse et exigeante, est en discussion entre les parties concernées. Elle redéfinira le rôle spécifique du CAC en lien avec la scène régionale et les autres institutions subventionnées par la Ville de Genève. Le cahier des charges de son directeur sera revu à cette occasion. Cet accord contractuel, comprenant un plan financier avec les montants des subsides alloués, devrait être signé d'ici octobre 2019 pour la période quadriennale 2020-2023, puis validé lors du vote du budget communal 2020 par le Parlement municipal. On sait déjà que certains élus droitiers (MCG, PLR, UDC) réclameront, au nom des contribuables genevois, une réduction voire la suppression de la contribution pécuniaire de la Ville de Genève au profit du CAC.

Quoi qu'il en soit, Andrea Bellini et le Conseil de Fondation du CAC doivent comprendre que l'argent des citoyens doit être dépensé à bon escient, surtout dans un contexte conjoncturel fragilisé, et que les subventions municipales et cantonales ne sont nullement des rentes à vie pour le CAC, même s'il est reconnu depuis 1994 par le Conseil d'Etat genevois comme une personne morale d'utilité publique. Dans l’hypothèse où des subsides seraient diminués voire retirés à l’institution, cela obligerait Andrea Bellini à quêter les capitaux manquants auprès de bailleurs privés pour pérenniser le CAC. Est-il prêt à relever ce défi sachant que l'Italien a été incapable de le faire lorsqu'il codirigeait, avec Béatrice Merz, le Castello di Rivoli (I) confronté à des coupes budgétaires ? Au demeurant, fournir une programmation artistique et des activités de médiation de qualité au service de publics variés n'est pas uniquement une affaire de gros sous.

Combat perdu d'avance

Rassurons Andrea Bellini ! Il y a fort à parier que les subventions municipales au bénéfice du CAC soient reconduites pour les ans à venir par le plénum de la Ville de Genève. Elles ont même augmenté de 50.000 francs en 2018... alors que la nouvelle convention n'est pas encore signée entre les parties. N'en déplaise au Cercle Georges Oltramare et aux élus réactionnaires qui s'y opposaient. La pétition précitée ne changera rien à l'affaire. Les héritiers de Marcel Duchamp et de Dada continueront, quant à eux, à exhiber leur vacuité et autres Merda d'artista au CAC, grâce essentiellement à nos impôts. La secte, son gourou et ses adeptes ont déjà gagné la bataille.
* Centre d'art contemporain Genève 1974-2017. Ed. par Andrea Bellini. Genève: CAC, 2017. 487 pp. (ISBN 9782970105411)

lundi 1 août 2016

Nouveau drame de l'immigration

MONACO. La police monégasque a appréhendé lundi passé deux individus qui mendiaient près du Casino de Monte-Carlo, activité strictement interdite sur le territoire de la Principauté. Le contrôle d’identité a révélé qu’ils sont syriens et en situation illégale. Il s’agit d’un homme de 26 ans et de son épouse, une mineure âgée de 14 ans !

Sordide révélation

Au commissariat de la Condamine, les policiers les ont soumis à un interrogatoire poussé afin de savoir quand, comment et pourquoi les contrevenants étaient arrivés à Monaco. La jeune fille leur a paru, dès le début de l'audition, très perturbée. Avec l’aide d’un interprète arabe, les enquêteurs ont réussi à établir rapidement certaines certitudes.

Monaco. Port Hercule
Après avoir fui les combats à Alep, les deux Syriens ont quitté leur pays fin juin 2016 pour Bodrum en Turquie. De là, ceux-ci ont atteint par la mer les côtes hellènes, via l’île de Mikonos, grâce à des passeurs contre de l’argent. Sur place à Lavrio, ils n’ont déposé bizarrement aucune demande d’asile. Les deux migrants sont partis ensuite de Grèce, du port de Zea, le 16 juillet dernier sur un yacht de luxe battant pavillon panaméen. Le mari, parlant anglais, a été engagé comme manoeuvre mais sans contrat ni solde. Sa femme a été enfermée, quant à elle, dans une cabine tout au long du voyage marin. Plus grave ! La pubère a servi d’esclave sexuelle, ce avec l’accord de son époux. Celle-ci a été violée à plusieurs reprises, principalement par le capitaine dudit navire. Le conjoint assistait aux ébats forcés et les filmait. En échange de quoi, le commandant a transporté le couple, puis l’a débarqué illicitement, le 24 juillet, lors de son escale à Monaco en déjouant la surveillance portuaire. Les clandestins devaient poursuivre leur trajet en direction de Strasbourg pour gagner finalement l'Allemagne, dans l’espoir d’une vie meilleure.

Plusieurs arrestations

A la suite de ces révélations, le mari indigne a été écroué tandis que l’adolescente, fortement traumatisée par ce qu’elle a enduré durant le périple, a été hospitalisée et mise sous tutelle. Dans la foulée, la police judiciaire a perquisitionné le yacht en question, mouillé dans le port Hercule. Ses agents ont saisi divers documents dont un faux passeport, trois pistolets-mitrailleurs UZI avec leurs munitions, des smartphones, six ordinateurs contenant des vidéos pédopornographiques, réalisées récemment, 500.000 USD en billets et environ 30 grammes de cocaïne. Les cinq membres de l’équipage régulier ainsi que le propriétaire du navire, un riche israélien en villégiature à Monaco pour quelques jours, ont été arrêtés pour être déférés au Parquet général.

Très vite, le propriétaire et le personnel du yacht sont passés aux aveux et ont reconnu, en partie, les faits reprochés. Dès lors, ceux-ci ont été placés en détention provisoire et une information judiciaire a été ouverte par le Ministère public à leur encontre et de l'époux. Un examen médico-légal a démontré, par ailleurs, que la mineure avait bien subi des sévices répétés, en particulier d'ordre sexuel, en dépit qu'elle soit enceinte de trois mois. L'ADN séminal des présumés violeurs a bien été retrouvé dans ses parties génitales.

Enquête approfondie

L’enquête policière n’est de loin pas close. Selon un matelot de l’équipage, d’autres abus sexuels auraient été commis sur ledit bateau avant la présente affaire. Son propriétaire devra aussi se justifier sur l’origine et la destination de l’importante somme d’argent qui a été saisie lors de la perquisition. Est-il mêlé à un trafic de drogues ? On le soupçonne, en sus, de fraude financière à Monaco, ce au vu des papiers compromettants découverts à cette occasion. Le commandant pourrait avoir tiré profit, pour sa part, d’un commerce de pornographie enfantine sur Internet. Bref, nombre de points restent encore à éclaircir...

Pour l’épauler dans la recherche de la vérité, l’instruction monégasque a fait appel à la collaboration de différentes polices étrangères, notamment celles de France et d’Israël, de même qu’à Interpol. En effet, le cas est non seulement grave mais complexe avec de probables ramifications internationales. Plusieurs commissions rogatoires ont ainsi été envoyées. Des fouilles ont eu lieu, par exemple, aux domiciles desdits prévenus dans leur pays respectif. Ces compléments d’enquête pourraient déboucher sur d’autres interpellations.

Pour l’heure, le magistrat du Parquet général, en charge du dossier, se refuse à dévoiler plus de détails aux médias sur cette procédure judiciaire en l’état actuel des investigations. Ni l'identité des coupables ni celle de la victime n’ont été divulguées. Secret de l’instruction oblige ! L'homme de loi ne s'est exprimé publiquement que dans le but d'éviter la propagation de rumeurs, par la presse à scandale, au sujet de cette affaire criminelle.

mercredi 30 mars 2016

E-Periodica, site dédié aux revues suisses numérisées

SUISSE. E-Periodica est la nouvelle plateforme de l'ETH-Bibliothek pour les revues suisses numérisées et remplace la plateforme précédente retro.seals.ch. Celle-ci permet d'accéder librement à plus de 400 revues en texte intégral. Elles couvrent la période allant du 18ème siècle jusqu'à nos jours et une multitude de disciplines, à savoir les sciences naturelles, l'ingénierie, l'architecture, l'art, l'histoire, la géographie et les religions. L'offre est enrichie en permanence.
 
La plateforme se distingue par les caractéristiques suivantes :

  • Aperçu visuel rapide grâce à des vignettes
  • Recherche plein texte (même pour les caractères gothiques)
  • Affichage des résultats en vue fractionnée, qui associe liste des résultats et images de prévisualisation
  •  Zoom continu jusqu'à la trame d'impression
  • Accès structuré grâce à des tables des matières saisies manuellement.

Les articles de revue sont disponibles en téléchargement au format PDF et peuvent être partagés via les réseaux sociaux. La plateforme E-Periodica peut également être utilisée sur des terminaux mobiles. Grâce à l'accessibilité, les articles peuvent même être lus par synthèse vocale.
 
Naviguez sur la plateforme E-Periodica et laissez-vous inspirer par les couvertures !

samedi 14 novembre 2015

Pro libertate présente ses condoléances à la France


PRO LIBERTATE

Genève (CH), le 14 novembre 2015 à 10:35.




A Monsieur François Hollande
    Président de la République française
    Palais de l'Elysée - 55 rue du Faubourg Saint-Honoré
    F-75008 Paris


Monsieur le Président,

Les attaques meurtrières, qui viennent de frapper Paris au coeur, nous révulsent. Ces attentats contre des vies humaines portent atteinte à la démocratie, à la liberté et aux valeurs républicaines.

Tous les membres de Pro libertate partagent le chagrin et l'effroi de la France amie, meurtrie par ces crimes terroristes d'une lâcheté sans nom. Avec respect et une immense émotion, nous nous inclinons devant la mémoire des si nombreuses victimes et la douleur ineffable de leurs familles. Nos pensées rejoignent également toutes les personnes blessées dans leur chair par ces actes barbares. En hommage aux martyrs de ce drame, nos drapeaux sont en berne ce jour et demain.

En mon nom personnel, en celui de ma famille et de Pro libertate, je veux vous assurer de notre profonde et réelle solidarité, en union avec toutes les personnes qui se mobilisent contre le fléau terroriste. Aux côtés de la République française et de son peuple, nous savons qu'il ne l'emportera pas.

Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président de la République française, l'assurance sincère de ma haute considération.


Franco Maiullari
Président de Pro libertate

lundi 2 novembre 2015

Pro libertate se retire de Syrie


SYRIE. Pro libertate, lors de son Assemblée générale extraordinaire du 28 octobre 2015 à Ottawa (CAN), a décidé à la majorité absolue des voix exprimées (68%) de mettre fin à la mission SyrOper conduite par sa milice en Syrie. L'engagement de cette unité d'élite, gardé secret jusqu'alors, a été révélé récemment par Al-Jazeera et CNN.

Les huit centuries d'infanterie, qui se trouvent actuellement entre Homs, Alep et Palmyre, cesseront leurs activités humanitaire et de combat le 3 novembre prochain à minuit. La troupe se retirera ensuite du pays, par les airs, via l'aérodrome de Hmeimim en direction de Sébastopol en Crimée. Du matériel, dont des armes à feu et des munitions, sera laissé sur place à l'intention de l'armée de Damas. Au total, cette campagne aura coûté à l'organisation internationale quelque 35 millions d'euros, même si la logistique militaire a été assurée, en partie, par les Russes.

Pour rappel, les miliciens de Pro libertate étaient en opération depuis mai 2015, ce aux côtés des soldats de Bachar el-Assad, pour lutter en priorité contre Daech et Jaish al-Fatah. Mais la finalité de Pro libertate était de profiter de cette guerre civile sur fond confessionnel pour s’emparer par les armes d’une petite enclave sur sol syrien, soit au moins 10 km², afin d’y fonder une micro-nation indépendante et souveraine. En effet, cette prétention figure parmi les objectifs de l'ONG dans ses statuts de 2010. L'espace visé se situait idéalement dans une zone tenue par l'Armée syrienne libre (ASL), tout au nord-ouest de la Syrie, si possible avec un débouché sur la Méditerranée à Ras al-Bassit.

Sur le théâtre des opérations, les miliciens de Pro libertate ont tenu les positions assignées en contrant plusieurs attaques djihadistes durant lesquelles des terroristes ont été abattus. En revanche, ceux-ci n'ont pas réussi à faire une avancée territoriale notable sur les régions contrôlées par l’Etat islamique ou l'ASL, ce avant et après les raids aériens russes sur la Syrie. Leur dernière offensive, en soutien à l'armée régulière et au Hezbollah libanais, a été menée en octobre sur les plateaux de Tal Skik, dans la Province d'Idlib, avec succès. Au final, on ne compte ni mort ni blessé grave parmi les paramilitaires de l'ONG. Aucun n’a été fait prisonnier non plus par les ennemis.

Après plusieurs mois d’un combat acharné, il est apparu que les forces et les moyens engagés paraissaient insuffisants, malgré l’appui de blindés et d’hélicoptères syriens, pour réaliser la conquête envisagée dans un délai rapide. Le retrait de Pro libertate en Syrie devenait donc inéluctable ! Cette mission n'est pourtant pas un fiasco puisqu'elle a permis de freiner, dans une certaine mesure, la progression des rebelles dans le nord-ouest du pays et, sur le plan humanitaire, de secourir des civils en danger près des lignes de front. Bien entendu, le projet de micro-nation a été abandonné en ce lieu.

Le Président de Pro libertate, qui s'était opposé à l’implication de l’ONG dans ces hostilités, s'est dit satisfait du vote de la dernière Assemblée générale. Selon lui, la collaboration avec le régime de Bachar el-Assad, présumé auteur de crimes de guerre et de crimes contre l’Humanité, a été une faute morale. Par ailleurs, les principaux donateurs ont renouvelé, à cette occasion, leur confiance en l'association et à son comité. Aucun membre n'a démissionné. Le chef de mission rédigera, quant à lui, dès son retour en Suisse un rapport complet sur l'intervention de la milice en Syrie.

jeudi 28 mai 2015

Des milliers d'ebooks à la BCU de Lausanne

SUISSE. Plus de 8'500 livres numériques à emprunter partout et en quelques clics, c’est la nouvelle offre que la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne (BCUL) propose au public vaudois et suisse dès aujourd'hui. Avec déjà un large choix en français et en anglais, cette collection immatérielle s’étoffera chaque année de quelque 600 ouvrages supplémentaires.
 
On y trouve des romans en tous genres, des nouvelles, des récits, des policiers, de la science-fiction, des thrillers, mais aussi des ouvrages tournés vers les sciences humaines, l’histoire ou l’actualité, tous parus chez de grands éditeurs comme Seuil, Gallimard, Plon, La Découverte, etc. De « Zébrage » (Michel Leiris, 2014) à « Les mille et une gaffes de l’ange gardien Ariel Auvinen » (Aarto Paasilinna, 2015) en passant par « Five nights in Paris » (John Baxter, 2015), chacun pourra satisfaire sa curiosité et trouver ses lectures dans cette vaste bibliothèque virtuelle, sur une plage à l’autre bout du monde ou en déplacement proche de chez soi.
 
Accessibles à tous les lecteurs de la BCUL, ces ouvrages numériques peuvent être empruntés gratuitement pour une durée de 28 jours au maximum, renouvelable. Muni de son numéro de carte lecteur RERO et de son mot passe personnel, il suffit d’un accès Internet et d’un appareil de lecture digitale, comme un smartphone, une tablette ou une liseuse pour les télécharger.
 
Vous trouverez toutes les informations pratiques depuis le site Internet de la BCUL. Pour vous accompagner dans vos premiers téléchargements, des ateliers numériques se tiendront à la BCUL, site Riponne, les lundis 1er, 8, 15, 22 et 29 juin et 6 juillet, de 13h00 à 14h00, ce sans inscription préalable et dans la limite des places disponibles.

Bonne lecture !

mardi 6 mai 2014

Des élèves empêchés de débattre librement sur la Shoah

ETATS-UNIS. Le Rialto Unified School District, un réseau scolaire de la Californie du sud, a suscité la polémique après les révélations dimanche dernier par un journal local, d’un travail de recherche soumis récemment à quelque 2.000 élèves de 8e grade (13-14 ans) du Comté de San Bernardino. La dissertation en cause avait pour thème : «L’Holocauste nazi a-t-il existé ou a-t-il été un outil de propagande utilisé à des fins politiques et pécuniaires ?»

Examen révisionniste

L’objectif du devoir était d'aiguiser le sens critique des collégiens face à un épisode marquant du XXe siècle admis comme vrai depuis le Procès de Nuremberg (20.11.1945-01.10.1946). L’épreuve consistait pour les écoliers à compulser de la documentation sur le sujet via les médiathèques et Internet, puis de l'analyser et, in fine, de justifier leur point de vue en rédigeant un texte dans lequel ils expliquent s'ils croient ou non à l'Holocauste en tant que fait historique avéré. Pour ce faire, les élèves devaient étudier notamment les témoignages d’imposteurs de la Shoah et les thèses révisionnistes comme celles de David Irving, Horst Mahler ou encore Bradley Reed Smith qui mettent en doute, entre autres, la réalité des chambres à gaz ou le nombre de Juifs exterminés par le régime hitlérien. La lecture de The Holocaust Industry (2000) de Norman Finkelstein était aussi recommandée.

Menaces de mort

Suite à la publication dans la presse de ce questionnaire, des associations juives ont porté plainte contre les responsables du réseau scolaire, sommés de s’expliquer sur cette affaire. Par ailleurs, ceux-ci ont dû faire face à de nombreuses menaces de mort. Lundi matin, à la sortie des classes, plusieurs enseignants ont été pris à partie, insultés et molestés par des manifestants juifs. D'aucuns les ont accueillis avec un salut nazi. En conséquence, la police a été obligée d'intervenir et de renforcer la sécurité aux abords de trois établissements scolaires du district, où la situation était fort tendue, afin de protéger les professeurs et leurs élèves ainsi que les bâtiments. Onze chahuteurs ont été expulsés manu militari, trois autres interpellés.

Reculade

Hier après-midi, sous la pression d'une ligue juive, la direction du Rialto Unified School District faisait marche arrière et assurait que toutes les références négationnistes aux camps de concentration nazis durant la Seconde Guerre mondiale seront supprimées du programme scolaire et des bibliothèques. «C’était une grave erreur ! Nous savons tous que l'Holocauste n'est pas un bobard... Nous regrettons profondément la douleur que cela a pu engendrer» a déclaré Syeda Jafri, la porte-parole des collèges du Comté de San Bernardino, tout en s'excusant pour la méprise, ce en signe d’apaisement envers la communauté israélite. Bien entendu, le travail de recherche controversé a été annulé.

Juifs satisfaits

L'Anti-Defamation League (USA) a accueilli cette décision comme une victoire sur le révisionnisme. En effet, l’organisation juive avait protesté avec véhémence contre ce devoir scolaire le qualifiant d'antisémite et sans valeur didactique. Elle souligne que la négation du génocide nazi n’est pas une opinion mais un crime non seulement vis-à-vis du peuple hébreu mais de l’Humanité tout entière. Matthew Friedman, membre de l’ADL, rappelle que personne n’a le droit de remettre en cause la matérialité de ce drame. Et de citer la résolution A/RES/61/255 (26.01.2007) de l'ONU condamnant le déni de l'Holocauste et toute activité menée en ce sens. Après cette fâcheuse affaire, il juge nécessaire que tous les enseignants californiens, qu'ils soient dans le secteur public ou privé, fassent l’objet d’une formation de sensibilisation sur la question au Museum of Tolerance à Los Angeles (USA). Enfin, l’ADL informe qu’elle propose un matériel éducatif sur l'Holocauste sous le titre Echoes and Reflections, réalisé en partenariat avec l'USC Shoah Foundation (USA) et Yad Vashem (ISR), qui est à la disposition gratuite des écoles américaines.

Décision contestée

En revanche, plusieurs parents déplorent cette censure en dénonçant l’ingérence d’une minorité confessionnelle dans le programme pédagogique. Ils estiment que l'école ne doit pas dispenser uniquement des connaissances mais aussi développer chez les élèves leur ouverture d'esprit et leur sens critique, ce peu importe le sujet abordé. Cette dissertation les aurait exercés, notamment, à faire le tri entre les informations fantaisistes et les crédibles, précise une mère. Dans le cas concerné, on a préféré brider la réflexion, au lieu de la susciter, en empêchant ces adolescents d'étudier la Shoah à loisir et de livrer leurs opinions. Pour beaucoup, le recul de l'autorité scolaire est inacceptable dans le pays des libertés où le 1er amendement de la Constitution permet, par exemple, à l'American Nazi Party de promouvoir la haine raciale et de défiler en public avec croix gammées, le cas échéant sous protection policière. Bref, le Rialto Unified School District a fait preuve d'intolérance et de servilité en cédant à un certain lobby, fort de sa mentalité victimaire.