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mardi 25 février 2025

Courrier du Continent

SUISSE. Fondé en 1946 par le Suisse Gaston-Armand Amaudruz (1920-2018), le Courrier du Continent, bulletin de l'Action Européenne, est une publication périodique A4 des Éditions de Cassandra qui présente dix fois par an une revue de la presse internationale, une tribune libre, des notes de lecture, une rubrique consacrée à l’histoire et à la culture, l’actualité révisionniste, un éditorial... Son rédacteur-responsable actuel est René-Louis Berclaz (1950). Le numéro 666 (mars 2025) de cette lettre personnelle et confidentielle vient de paraître. Au sommaire, on relève des hommages à Jürgen Graf (1951-2025), écrivain et historien, et à Mgr Richard N. Williamson (1940-2025), tous deux décédés récemment.

Pour s'abonner (50 CHF/an) :

Editions de Cassandra
Case postale 46
CH-3960 Sierre

mercredi 30 mars 2016

E-Periodica, site dédié aux revues suisses numérisées

SUISSE. E-Periodica est la nouvelle plateforme de l'ETH-Bibliothek pour les revues suisses numérisées et remplace la plateforme précédente retro.seals.ch. Celle-ci permet d'accéder librement à plus de 400 revues en texte intégral. Elles couvrent la période allant du 18ème siècle jusqu'à nos jours et une multitude de disciplines, à savoir les sciences naturelles, l'ingénierie, l'architecture, l'art, l'histoire, la géographie et les religions. L'offre est enrichie en permanence.
 
La plateforme se distingue par les caractéristiques suivantes :

  • Aperçu visuel rapide grâce à des vignettes
  • Recherche plein texte (même pour les caractères gothiques)
  • Affichage des résultats en vue fractionnée, qui associe liste des résultats et images de prévisualisation
  •  Zoom continu jusqu'à la trame d'impression
  • Accès structuré grâce à des tables des matières saisies manuellement.

Les articles de revue sont disponibles en téléchargement au format PDF et peuvent être partagés via les réseaux sociaux. La plateforme E-Periodica peut également être utilisée sur des terminaux mobiles. Grâce à l'accessibilité, les articles peuvent même être lus par synthèse vocale.
 
Naviguez sur la plateforme E-Periodica et laissez-vous inspirer par les couvertures !

jeudi 28 mai 2015

Des milliers d'ebooks à la BCU de Lausanne

SUISSE. Plus de 8'500 livres numériques à emprunter partout et en quelques clics, c’est la nouvelle offre que la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne (BCUL) propose au public vaudois et suisse dès aujourd'hui. Avec déjà un large choix en français et en anglais, cette collection immatérielle s’étoffera chaque année de quelque 600 ouvrages supplémentaires.
 
On y trouve des romans en tous genres, des nouvelles, des récits, des policiers, de la science-fiction, des thrillers, mais aussi des ouvrages tournés vers les sciences humaines, l’histoire ou l’actualité, tous parus chez de grands éditeurs comme Seuil, Gallimard, Plon, La Découverte, etc. De « Zébrage » (Michel Leiris, 2014) à « Les mille et une gaffes de l’ange gardien Ariel Auvinen » (Aarto Paasilinna, 2015) en passant par « Five nights in Paris » (John Baxter, 2015), chacun pourra satisfaire sa curiosité et trouver ses lectures dans cette vaste bibliothèque virtuelle, sur une plage à l’autre bout du monde ou en déplacement proche de chez soi.
 
Accessibles à tous les lecteurs de la BCUL, ces ouvrages numériques peuvent être empruntés gratuitement pour une durée de 28 jours au maximum, renouvelable. Muni de son numéro de carte lecteur RERO et de son mot passe personnel, il suffit d’un accès Internet et d’un appareil de lecture digitale, comme un smartphone, une tablette ou une liseuse pour les télécharger.
 
Vous trouverez toutes les informations pratiques depuis le site Internet de la BCUL. Pour vous accompagner dans vos premiers téléchargements, des ateliers numériques se tiendront à la BCUL, site Riponne, les lundis 1er, 8, 15, 22 et 29 juin et 6 juillet, de 13h00 à 14h00, ce sans inscription préalable et dans la limite des places disponibles.

Bonne lecture !

mercredi 23 octobre 2013

La Bibliothèque des CJBG en rénovation

SUISSE. Les Conservatoire et Jardin botaniques de la Ville de Genève ont été fondés sous l’élan du botaniste genevois A.-P. De Candolle en 1817 au Parc des Bastions. Déplacés sur leur site actuel en 1904, avec l'érection d'un nouvel écrin au lieu-dit La Console, les CJB ont acquis au fil du temps une stature internationale par leurs riches collections, en particulier celles de la bibliothèque et de l’herbarium totalisant quelque 6 millions d'échantillons.

Une bibliothèque unique

La bibliothèque, modeste à ses débuts en 1824, est devenue au cours du XXe siècle une référence en offrant toute la littérature disponible en botanique systématique et en floristique mondiale depuis l’apparition du livre imprimé. Elle est de facto le complément documentaire inséparable des herbiers de l’institution. Relogée en 1974 dans des locaux neufs à Bot III, sauf sa section de cryptogamie restée avec les herbiers correspondants à La Console, la bibliothèque a été réorganisée et ses collections recotées à cette occasion. Quelque 50’000 monographies, 4’400 périodiques dont 1’509 titres couramment reçus et plusieurs milliers de tirés à part constituent un joyau d’environ 120’000 volumes. A quoi s’ajoutent des centaines de cartes topographiques ou phytogéographiques, des index seminum, des herbiers microfilmés, des CD-Roms, une iconothèque ou encore diverses archives manuscrites, presque 70’000 pièces, parmi lesquelles un précieux fonds épistolaire. L’ensemble occupe plus de 3,5 km linéaires de rayonnages. Les documents y sont rangés d’après la Classification décimale universelle, adaptée pour les besoins, hormis la correspondance historique qui bénéficie d’un ordre propre. La majorité de ceux-ci est cataloguée et indexée dans la base de données bibliographiques RERO, ce depuis l’informatisation de la bibliothèque en 1984. Certaines revues sont même en version électronique. En revanche, aucune publication ancienne n’a été numérisée pour l’heure.

Parmi ses trésors livresques, la bibliothèque possède un bon nombre d’ouvrages prélinnéens des XVIe et XVIIe siècles, ainsi que des in-folio et des in-quarto richement illustrés du XVIIIsiècle, l’âge d’or de la gravure. La plupart sont en latin. Le plus vieux est l’incunable Herbarius Patavie (1485) rehaussé de xylographies. On notera, pour le siècle des lumières, les travaux du botaniste N.J. Jacquin avec ses estampes d’une précision remarquable. Citons pour le XIXe siècle la Flora Graeca (1806-1840) de J. Sibthorp et J.E. Smith, œuvre rarissime parce que de grande facture et parue en 30 exemplaires seulement. Une autre curiosité bibliophilique est La Botanique (1805) de J.-J. Rousseau, imagé par le fameux peintre de fleurs P.J. Redouté. Dans la section des périodiques, c’est le Curtis’s Botanical Magazine, si précieux à cause de ses diagnoses et de ses planches, qui aligne ses fascicules depuis sa création en 1793 jusqu’à nos jours, sans un hiatus. Quant aux archives, on évoquera le manuscrit du Prodomus systematis naturalis regni vegetabilis initié par A.-P. De Candolle, traité botanique édité entre 1824 et 1873 où sont récensés et décrits près de 59’000 phanérogames dont moult espèces nouvelles.

Bibliothèque publique et de recherche scientifique, sa mission est de conserver, d’enrichir et de valoriser ce patrimoine savant qui doit être aussi exhaustif que possible dans l’espace et le temps. La Ville de Genève, dépositaire de ces richesses, permet par des crédits réguliers de la maintenir à jour. Elle est ainsi une des rares bibliothèques botaniques où le travail de nomenclature, quasi juridique, peut être entrepris sans aucune difficulté par les systématiciens du règne végétal. En effet, parallèlement aux herbiers, les botanistes s’y réfèrent pour la rédaction de flores ou de révisions systématiques. Enfin, la bibliothèque peut être associée à des programmes plurinationaux tels que le Med-Checklist ou encore le Linnaeus Link Project 
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Des travaux indispensables

CJBG. Bot II-III
CJBG. Bâtiment Bot II-III
Depuis plusieurs années, la bibliothèque manque de place, tant à BOT III qu’à La Console, pour abriter ce patrimoine documentaire exceptionnel et assurer son développement. En sus, les conditions matérielles de conservation ne sont pas optimales, surtout à Bot III, pour préserver durablement le papier et les reliures selon les normes muséologiques édictées par l’IFLA, l’UNESCO et l’ISO concernant les biens culturels. Et pour cause ! L’immeuble Bot II-III en particulier, réalisé au début des années 70 par les architectes J.-M. Lamunière et A. Ritter, est une construction modulaire en préfabriqués métalliques avec des façades en vitrage qui n’est pas idéale pour héberger une bibliothèque de cette valeur. L’ouvrage a, par ailleurs, mal vieilli malgré des travaux d’entretien exécutés en 2004. On relève notamment de graves problèmes d’infiltration d’eau, de ventilation et de conditions climatiques, trop chaudes en été et trop sèches en hiver, qui sont préjudiciables autant pour les imprimés que les archives historiques. Sans parler que le bilan énergétique du bâtiment est calamiteux… en l’absence d’isolation thermique. Cette situation critique a précipité la dégradation de certains écrits fragiles.

Il était donc impératif de planifier non seulement un agrandissement des locaux de la bibliothèque, à Bot III comme à La Console, mais aussi d’effectuer une rénovation totale des bâtis existants en respectant leur architecture originelle, afin de les moderniser et de mettre en conformité les installations techniques et de sécurité. Cette intervention s’inscrit dans le projet global de restructuration des CJB, décidée par sa direction et le Conseil municipal de la Ville de Genève. A savoir :

  • construction de Bot V (locaux pour l’herbier, cabinet de curiosités, boutique, restaurant, WC publics)
  • restauration du bâtiment La Console (1904-1924)
  • rénovation et réaménagement de l’édifice Bot II-III (1969-1974)
  • achat de divers mobiliers et matériels d'exploitation pour les lieux précités.

Ledit programme est financé par un fonds de 30’000’000 CHF issu de la donation Roger et Françoise Varenne à la Ville de Genève en 2008 ainsi que deux crédits d’investissement complémentaires de 5’767’000 CHF et 735’500 CHF votés en 2012 par les élus.

Démarrée en janvier 2010, l’étape Bot V a été achevée courant juin 2012. Trois pavillons d’accueil au public ont vu le jour, en plein cœur du jardin, en même temps que l’extension souterraine de l’herbier de phanérogamie à côté de Bot II. Ce dernier a gagné pas moins de 18 km de rayonnages pour ses échantillons tandis que la bibliothèque a récupéré trois salles de stockage au sous-sol de Bot III. La restauration de La Console, où se situe l’unité cryptogamique de la bibliothèque, est en cours de réalisation par Architech S.A. jusqu’en septembre 2014.

La réfection des pavillons Bot II-III commencera, quant à elle, au début de l’an prochain sous la direction de l'architecte Christian Dupraz. Ceux-ci seront entièrement désossés. Les façades, constituant 80% du complexe, seront remplacées par un vitrage multicouche de 71 mm, très isolant. Les porteurs métalliques seront sablés, traités et repeints. La toiture plate verra son étanchéité refaite. Un système de ventilation à double flux sera posé. L'ensemble sera raccordé à la chaufferie centrale des CJB, alimentée par des énergies renouvelables (biogaz, bois, solaire). D’autres modifications seront apportées notamment pour réduire la consommation d’électricité et d’eau. Des accès pour les personnes à mobilité réduite seront également créés. En sus, la modernisation de Bot II-III permettra d’étendre la bibliothèque de quelque 500 m² (SS+0) tout en améliorant sa fonctionnalité, grâce à un remaniement de l’espace intérieur. Sur le plan sécuritaire, des portes blindées et une enceinte en verre pare-feu seront montées tandis que le système d'alarme sera repensé. Les assurances de la Ville de Genève n'ont, néanmoins, pas exigé l'implantation d'une vidéosurveillance.

Fermeture partielle

Pour ce faire, les collections de la bibliothèque à Bot III devront être déménagées provisoirement au troisième sous-sol de Bot V, en raison de l’ampleur du chantier. Celles-ci seront inaccessibles aux utilisateurs durant cette opération qui se tiendra du 11 novembre à la fin décembre 2013. Près de 280 tonnes de publications seront ainsi déplacées. A cette occasion, un tri aura lieu afin d’éliminer les titres à double ou non botaniques et de retrouver certains volumes censés avoir disparu. Puis, dès janvier 2014, les fonds documentaires seront rouverts en priorité aux chercheurs et aux étudiants des CJB, aux botanistes travaillant sur les herbiers et aux naturalistes externes, sur rendez-vous, afin de leur permettre de compulser la littérature nécessaire à leurs travaux. Le centre continuera d’assurer, bien entendu, le service du prêt entre bibliothèques.

Par contre, le grand public ne pourra plus consulter normalement la bibliothèque ni obtenir certains ouvrages à partir du 11 novembre 2013, ce pour une période d’environ deux ans. Tout lecteur devra désormais annoncer sa visite au moins 24 heures à l’avance par un message à l’adresse biblio.cjb@ville-ge.ch en indiquant le titre et le numéro RERO de chaque livre ou revue qu’il souhaite emprunter. Aucun autre document, principalement ceux qui ne sont pas fichés dans le catalogue RERO, ne lui sera fourni sur place.

Réouverture

La réouverture complète de la bibliothèque des CJB est prévue pour le mois d'avril 2016. Parmi les nouveautés organisationnelles, un fonds de livres de vulgarisation en botanique et en jardinage sera proposé en libre-accès, au rez-de-chaussée dans une zone publique de 155 m² avec plusieurs places de consultation, et où des vitrines d’exposition offriront la possibilité de mettre en lumière les trésors de celle-ci. La collection des périodiques sera casée dans des compactus au sous-sol, libérant de l’espace pour les monographies qui occuperont dorénavant une large partie du rez-de-chaussée, en plus du premier étage de BOT III. Les archives disposeront, elles, d’une chambre-forte plus vaste et d'un mobilier idoine. Enfin, les bureaux des employés seront déplacés.

Au final, la bibliothèque centrale à Bot III et son annexe à La Console auront assez de capacité de rangement, avec 2'257 m² de surface et 3 km de rayonnages additionnels, pour contenir leurs collections pour les trente ans à venir. De surcroît, la conservation et la préservation de leurs fonds, l'accueil du public et les conditions de travail du personnel seront notablement améliorés. La bibliothèque ne pourra que mieux remplir ses missions tout en relevant les défis du futur avec la numérisation globale des savoirs.

Bibliothèque des Conservatoire et Jardin botaniques
Ch. de l'Impératrice 1 / Rte de Lausanne 192
CH-1292 Chambésy - Genève
Tél. +41 (0)22 4185200

mercredi 15 septembre 2010

Pervers à la Ville de Genève

SUISSE. Un collaborateur de la Bibliothèque de Genève (BGE) a été libéré avec effet immédiat de l'obligation de travailler pour motifs graves. Le bibliothécaire* concerné est accusé de consultation, téléchargement et possession de matériel pornographique infantile via son ordinateur de bureau. Il a reconnu sa culpabilité. Outre sa révocation déjà prévue par la Ville de Genève, l'individu a été inculpé jeudi dernier par la juge Josepha Chevallaz en charge du dossier pénal. Une expertise psychiatrique a été ordonnée, par ailleurs, à son encontre. Le pervers encourt, aux termes de l'article 197 al. 3bis du Code pénal suisse, d'une peine de prison d'un an au plus ou d'une peine pécuniaire.

Un précédent

Ce n'est pas le premier cas déclaré au Département de la culture de la Ville de Genève, dirigé par l'écologiste Patrice Mugny depuis deux législatures. En été 2003, une affaire similaire avait révélé qu'un fonctionnaire* regardait souvent des sites Internet pédophiles sur son PC aux Conservatoire et Jardin botaniques (CJBG). Ce cadre entretenait, en outre, une relation amoureuse avec un adolescent de 14 ans.

Le pédéraste, un père de famille juif, avait sévi en toute impunité pendant des années bien que son chef de service ait été alerté par le responsable informatique de l'institution des comportements illicites de l'employé. Finalement le pot aux roses avait été éventé par une subalterne*. Le Conseil administratif de l'époque, au courant des faits, avait tardé à réagir. Pire ! L'organe avait laissé le fautif à son poste durant encore trois mois. Une Commission extraordinaire**, menée par le magistrat précité, avait tenté d'abord d'étouffer le scandale en exigeant le 26 novembre 2003 la démission dudit cadre. En échange, celui-ci n'était pas cafardé à la justice, ce en totale infraction avec la loi. L'homme, contre toute attente, avait refusé la proposition. Dès lors, l'Exécutif avait été forcé de le dénoncer au Parquet, puis de le limoger en février 2004. Le mis en cause avait alors contesté les faits et son licenciement en justice. Patrice Mugny, embarrassé par cette histoire, avait recouru à Me Lorella Bertani, épaulée par le Service juridique de la Commune, pour représenter et défendre la Ville de Genève. Le dossier avait abouti devant le Tribunal Fédéral et coûté plusieurs milliers de francs en enquêtes administrative et judiciaire ainsi qu'en frais d'avocats et de magistrature aux contribuables. Condamné à 3 mois de prison avec sursis en janvier 2005, l’ex-fonctionnaire avait obtenu en revanche une rente pour ses 25 ans de bons et loyaux services. Pour les juges du TF, sa nomination à une fonction dirigeante, alors même que ses agissements étaient connus de ses supérieurs et, leur absence de remarques à ce sujet, diminuaient d'autant la gravité des fautes retenues à son encontre. Bien que blâmés, ni Patrice Mugny ni le directeur des CJBG n'ont été sanctionnés pour leur négligence. La Municipalité, elle, s'était vu dénier des dommages-intérêts et le remboursement de ses débours. Précisons que le pédéraste n'a pas été poursuivi pour son amor platonicus avec son giton. Le personnage a été interrogé peu après par la police au sujet du cambriolage commis le 24 novembre 2002 au Musée de l’horlogerie et de l’émaillerie (MHE). Son implication sera confirmée en octobre 2008 peu avant son décès.

Des mesures tardives

Au cours de cette affaire pédosexuelle, le Conseil administratif de la Ville de Genève a édicté dans l'urgence en octobre 2003 une Directive relative à l’utilisation des systèmes d’information et de communication (SIC). Ce document prescrit que l'utilisateur de ces ressources télématiques doit adopter un comportement irréprochable, notamment en protégeant les principes et les valeurs conformes aux intérêts et à l'image de la Ville de Genève. Chaque fonctionnaire a dû signer un engagement à respecter ce règlement. Pourquoi cette précipitation ? L'avocat du pédophile avait accusé la Ville de Genève de violer l'article 26 de l'Ordonnance 3 relative à la Loi fédérale sur le travail en utilisant un système de contrôle électronique pour surveiller les activités des fonctionnaires sur leur PC professionnel, ce à leur insu et sans leur accord préalable.

Un contrôle défaillant

Comment expliquer ce nouveau scandale cyberpédophile au sein de l'Administration communale ? L'évènement révèle que le système de filtrage des accès au Web mis en place en janvier 2004 pour la Ville de Genève, ses institutions et son Wi-Fi public, présente des faiblesses ou est mal configuré. Il appert que l’agent de la BGE a pu oeuvrer sur une longue période sans que le dispositif détecte ses manœuvres criminelles. La DSIC, en charge de ce contrôle, avoue que les logiciels utilisés pour le faire, soit WebFilter (WebSense) et SmartFilter (McAfee), ne sont pas infaillibles et qu’un classement erroné des sites Internet à proscrire, sur la base de mots-clés, reste toujours possible... autorisant par là même le visionnement de sources répréhensibles. Pour autant, la Municipalité ne doit pas être comptable des actes délictueux perpétrés avec ses outils informatiques.

Relevons au passage que ce système de filtrage constitue une arme de censure aux mains du Pouvoir exécutif qui en abuse. Ce dernier peut ordonner, à tout moment, à la DSIC de bloquer certaines pages Web. Parmi les victimes, on note des partis politiques, des historiens ou encore des penseurs de la Nouvelle Droite. Pour Pro libertate, cette pratique bafoue la liberté d'expression et le droit à l'information du citoyen. L'organisation a dû ainsi intervenir plusieurs fois auprès de la Mairie pour faire lever des interdictions.

Action Innocence en colère

Autre constat dans ces deux affaires : les coupables étaient membres d'Action Innocence. Pour mémoire, cette association, fondée en 1999, accomplit un travail de prévention dans les écoles et auprès des parents afin de préserver la dignité et l’intégrité des mineurs sur Internet. Depuis 2006, l'ONG agit en collaboration avec l'Office fédéral de la police (FedPol), spécialement le SCOCI, pour lutter contre la pédocriminalité qui progresse en Suisse.

Bien entendu, Action Innocence a exclu illico ces deux sociétaires de ses rangs dès qu'elle a eu connaissance des faits présumés par la police judiciaire genevoise. L'entité espère cette fois-ci que la Ville de Genève en tire les leçons et fasse tout le nécessaire pour qu'une telle situation ne se reproduise plus à l'avenir dans son administration. La Municipalité a fait preuve de laxisme dans ces deux cas, voire de complicité passive dans le premier ! L'association demande également à la justice de condamner avec la plus grande fermeté le fonctionnaire incriminé de la BGE car, rappelle-t-elle, derrière chaque image pédophile il y a un enfant qui a été maltraité et abusé. D'aucuns en gardent des séquelles durant toute leur vie. C'est pourquoi la société doit tout faire pour les protéger contre ces prédateurs sexuels. N'oublions pas que la pédophilie, tant masculine que féminine, est un trouble paraphilique qui ne se soigne guère. Cette orientation érotique est aussi immuable que l'homosexualité. Près de 30.000 adultes seraient concernés en Suisse, selon Dis No.

* Noms connus de la rédaction

** Il existe un enregistrement sonore de cette réunion, réalisé clandestinement. En revanche, aucun PV n'a été rédigé afin de ne laisser aucune trace écrite de la proposition du magistrat dans les archives municipales

mercredi 7 mai 2008

Entre-deux pour pièce en mal de séparation

SUISSE. B-Plan, enseigne genevoise spécialisée dans l’architecture d’intérieur et l’ameublement contemporain, accueille dans ses locaux jusqu’au 30 juin 2008 sous le titre «Entre-Deux» les travaux réalisés par les étudiants de l’Ecole des arts appliqués de Genève (EAA) dans le cadre d’un workshop interdisciplinaire sur le thème «De la séparation d’espace au paravent».

Pour rappel, l’EAA forme aujourd’hui plus de cinq cents élèves, tous degrés confondus, dans des métiers aussi divers que la bijouterie, la céramique, la conception multimédia, la création de vêtements, le dessin d’intérieur, le graphisme et le design 2D/3D. En complément à l’enseignement donné, l’école conduit aussi de nombreux projets avec des entreprises, des collectivités ou des artistes confirmés afin d’offrir des expériences concrètes à ses apprenants. L’exposition concernée est un exemple de ces partenariats, puisqu’elle est le fruit d’une collaboration avec la manufacture belge BULO, l'un des leaders mondiaux du mobilier de bureaux, fondée par Walter Busschop en 1963.

Après avoir visité les ateliers dudit fabricant, sis à Malines, et rencontré ses acteurs, les étudiants des filières de design 3D, d'architecture intérieure et de stylisme ont réfléchi sur la problématique de la «paroi mobile» dans l’habitat actuel tout en retraçant l’histoire du paravent et son rôle à la fois architectural, fonctionnel, décoratif et social à travers les civilisations, notamment dans la tradition chinoise où les plus anciens exemplaires connus, véritables œuvres d’art, datent de quelque 2000 ans. Ensuite, chacun a laissé libre cours à son imagination pour nous livrer sa vision personnelle de ce meuble usuel, ce avec un esprit résolument moderne et inventif. Les stylistes se sont consacrés, quant à eux, spécialement à la recherche de matières pour habiller les créations de leurs camarades.

Les solutions proposées sont originales et esthétiques, parfois empreintes d’une certaine poésie. Toutes offrent des possibilités intelligentes d’organiser l’espace, autant dans un local professionnel ou communautaire que dans un habitat privé, en y délimitant des zones spécifiques ou individuelles selon nos besoins et envies du moment. Parmi les ouvrages présentés, on appréciera en particulier le concept «Fil rouge» de Loric MAIULLARI et celui de Viviana LEPORI intitulé «Pour sieste». En effet, ces jeunes designers, doués d’un talent certain, ont créé des modules nomades qui servent non seulement d’éléments séparateurs à l’intérieur d’une pièce mais également d’aires de repos conviviales à leurs utilisateurs. Un dessin sobre, tout en courbes élégantes et sensuelles, confère à ces deux ensembles une plastique remarquable.

Au-delà de l’aventure humaine, ce workshop a permis aux étudiants d’aborder la réalité du monde industriel lié à leurs domaines d’activité respectifs et de mettre en exergue leur créativité tout comme leurs compétences et savoir-faire. La plupart des participants achèveront leur cursus scolaire et obtiendront leur diplôme fédéral (CFC/MPA) au mois de juillet 2008.

B-Plan S.A.
Chemin J. Philibert-de-Sauvage 37
CH-1219 Châtelaine (GE)
Tél. ++41.(0)22.970.1250