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lundi 2 novembre 2015

Pro libertate se retire de Syrie


SYRIE. Pro libertate, lors de son Assemblée générale extraordinaire du 28 octobre 2015 à Ottawa (CAN), a décidé à la majorité absolue des voix exprimées (68%) de mettre fin à la mission SyrOper conduite par sa milice en Syrie. L'engagement de cette unité d'élite, gardé secret jusqu'alors, a été révélé récemment par Al-Jazeera et CNN.

Les huit centuries d'infanterie, qui se trouvent actuellement entre Homs, Alep et Palmyre, cesseront leurs activités humanitaire et de combat le 3 novembre prochain à minuit. La troupe se retirera ensuite du pays, par les airs, via l'aérodrome de Hmeimim en direction de Sébastopol en Crimée. Du matériel, dont des armes à feu et des munitions, sera laissé sur place à l'intention de l'armée de Damas. Au total, cette campagne aura coûté à l'organisation internationale quelque 35 millions d'euros, même si la logistique militaire a été assurée, en partie, par les Russes.

Pour rappel, les miliciens de Pro libertate étaient en opération depuis mai 2015, ce aux côtés des soldats de Bachar el-Assad, pour lutter en priorité contre Daech et Jaish al-Fatah. Mais la finalité de Pro libertate était de profiter de cette guerre civile sur fond confessionnel pour s’emparer par les armes d’une petite enclave sur sol syrien, soit au moins 10 km², afin d’y fonder une micro-nation indépendante et souveraine. En effet, cette prétention figure parmi les objectifs de l'ONG dans ses statuts de 2010. L'espace visé se situait idéalement dans une zone tenue par l'Armée syrienne libre (ASL), tout au nord-ouest de la Syrie, si possible avec un débouché sur la Méditerranée à Ras al-Bassit.

Sur le théâtre des opérations, les miliciens de Pro libertate ont tenu les positions assignées en contrant plusieurs attaques djihadistes durant lesquelles des terroristes ont été abattus. En revanche, ceux-ci n'ont pas réussi à faire une avancée territoriale notable sur les régions contrôlées par l’Etat islamique ou l'ASL, ce avant et après les raids aériens russes sur la Syrie. Leur dernière offensive, en soutien à l'armée régulière et au Hezbollah libanais, a été menée en octobre sur les plateaux de Tal Skik, dans la Province d'Idlib, avec succès. Au final, on ne compte ni mort ni blessé grave parmi les paramilitaires de l'ONG. Aucun n’a été fait prisonnier non plus par les ennemis.

Après plusieurs mois d’un combat acharné, il est apparu que les forces et les moyens engagés paraissaient insuffisants, malgré l’appui de blindés et d’hélicoptères syriens, pour réaliser la conquête envisagée dans un délai rapide. Le retrait de Pro libertate en Syrie devenait donc inéluctable ! Cette mission n'est pourtant pas un fiasco puisqu'elle a permis de freiner, dans une certaine mesure, la progression des rebelles dans le nord-ouest du pays et, sur le plan humanitaire, de secourir des civils en danger près des lignes de front. Bien entendu, le projet de micro-nation a été abandonné en ce lieu.

Le Président de Pro libertate, qui s'était opposé à l’implication de l’ONG dans ces hostilités, s'est dit satisfait du vote de la dernière Assemblée générale. Selon lui, la collaboration avec le régime de Bachar el-Assad, présumé auteur de crimes de guerre et de crimes contre l’Humanité, a été une faute morale. Par ailleurs, les principaux donateurs ont renouvelé, à cette occasion, leur confiance en l'association et à son comité. Aucun membre n'a démissionné. Le chef de mission rédigera, quant à lui, dès son retour en Suisse un rapport complet sur l'intervention de la milice en Syrie.