SUISSE. La justice genevoise a condamné un Helvète* pour ses opinions politiques extrémistes. Cet ex-journaliste, chez Le Matin, a écopé de 160 jours de prison ferme pour incitation publique à la haine et à la discrimination. Le concerné a notamment violé l'article 261bis du Code pénal suisse. Interpellé le 16 mai 2020, il a déjà passé 55 jours derrière les barreaux en détention provisoire avant d'être libéré au mois de juillet dans l'attente de son jugement.
Le prévenu, qui se définit comme fasciste et raciste, a expliqué aux policiers être un combattant politique engagé dans la défense de l’identité des Européens et de la blanchité. Plus grave ! Tant sur ses comptes Facebook et Twitter que via son blog GrandFacho, il a régulièrement étrillé les Juifs et nié la Shoah tout en glorifiant le nazisme. Au total, quelque 9.000 documents et commentaires on été publiés par ce propagandiste de la théorie du Grand Remplacement. Selon la justice, les propos du quinquagénaire n’étaient pas destinés à son seul cercle privé, soit plus de 800 abonnés, mais étaient aussi publics. En effet, tout un chacun pouvait lire ses posts sans restriction. Son site Web enregistrait pas moins de 25.000 visites par mois. La Cour a ainsi relevé que le mis en cause avait cherché à diffuser ses idées le plus largement possible.
C’est la CICAD, une ligue juive, qui a traqué ce Suisse sur Internet et l’a dénoncé au Parquet genevois pour ses agissements antisémites et négationnistes répétés entre 2018 et début 2020. Elle a exigé, par ailleurs, la clôture du site Web controversé. Rappelons que la CICAD épie nos faits et gestes sur Internet, via un une veille informationnelle et des mouchards, afin d’y repérer tout discours antisémite, antisioniste ou révisionniste et le signaler à la justice.
Comme on pouvait s'y attendre, l'accusé conteste les considérants du jugement et la sanction. Le militant refuse donc de purger le reste de sa peine d'emprisonnement. Il faut dire que celui-ci revendique une complète liberté d'expression, avec la volonté délibérée d'être parfois hors la loi. L'activiste ne se sent en rien coupable de ses convictions ! Sur les conseils de son avocat, l'homme va recourir, si nécessaire, jusqu'au Tribunal Fédéral voire la CEDH contre cette condamnation inique, totalement disproportionnée par rapport aux faits reprochés.
* Nom connu de la rédaction