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lundi 21 décembre 2020

Un prisonnier politique en Suisse

SUISSE. La justice genevoise a condamné un Helvète* pour ses opinions politiques extrémistes. Cet ex-journaliste, chez Le Matin, a écopé de 160 jours de prison ferme pour incitation publique à la haine et à la discrimination. Le concerné a notamment violé l'article 261bis du Code pénal suisse. Interpellé le 16 mai 2020, il a déjà passé 55 jours derrière les barreaux en détention provisoire avant d'être libéré au mois de juillet dans l'attente de son jugement.

Le prévenu, qui se définit comme fasciste et raciste, a expliqué aux policiers être un combattant politique engagé dans la défense de l’identité des Européens et de la blanchité. Plus grave ! Tant sur ses comptes Facebook et Twitter que via son blog GrandFacho, il a régulièrement étrillé les Juifs et nié la Shoah tout en glorifiant le nazisme. Au total, quelque 9.000 documents et commentaires on été publiés par ce propagandiste de la théorie du Grand Remplacement. Selon la justice, les propos du quinquagénaire n’étaient pas destinés à son seul cercle privé, soit plus de 800 abonnés, mais étaient aussi publics. En effet, tout un chacun pouvait lire ses posts sans restriction. Son site Web enregistrait pas moins de 25.000 visites par mois. La Cour a ainsi relevé que le mis en cause avait cherché à diffuser ses idées le plus largement possible.

C’est la CICAD, une ligue juive, qui a traqué ce Suisse sur Internet et l’a dénoncé au Parquet genevois pour ses agissements antisémites et négationnistes répétés entre 2018 et début 2020. Elle a exigé, par ailleurs, la clôture du site Web controversé. Rappelons que la CICAD épie nos faits et gestes sur Internet, via un une veille informationnelle et des mouchards, afin d’y repérer tout discours antisémite, antisioniste ou révisionniste et le signaler à la justice.

Comme on pouvait s'y attendre, l'accusé conteste les considérants du jugement et la sanction. Le militant refuse donc de purger le reste de sa peine d'emprisonnement. Il faut dire que celui-ci revendique une complète liberté d'expression, avec la volonté délibérée d'être parfois hors la loi. L'activiste ne se sent en rien coupable de ses convictions ! Sur les conseils de son avocat, l'homme va recourir, si nécessaire, jusqu'au Tribunal Fédéral voire la CEDH contre cette condamnation inique, totalement disproportionnée par rapport aux faits reprochés.

* Nom connu de la rédaction

mercredi 22 mai 2013

Un SS à Genève !

SUISSE. Incroyable mais vrai ! Le Cercle Georges Oltramare, groupe d’extrême-droite romand, fêtera demain soir le 68e anniversaire de la mort de Heinrich Himmler (07.10.1900- 23.05.1945), ce dans une villa cossue de la campagne genevoise.

Rappelons que ce personnage fut, entre autres, le chef suprême de la Schutzstaffel (SS) dès 1929 d’abord au sein du NSDAP, puis avec l’arrivée des nazis au pouvoir, sous le IIIe Reich. Le Reichsführer-SS s'imposa vite comme l'un des dirigeants les plus puissants du régime hitlérien. Son organisation élitaire devint entre 1933 et 1945 un véritable Etat dans l’Etat tant sur le plan politique, policier, militaire qu’économique. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il fit régner, avec son Ordre Noir, la terreur sur toute l’Europe occupée et le Front de l’Est. Mais Heinrich Himmler fut surtout l’ordonnateur de l’Holocauste. Quelque six millions de juifs furent exterminés au nom de l’aryanisme. Lors de la débâcle de l’Allemagne, Adolf Hitler le révoqua le 28 avril 1945 pour haute trahison en apprenant sa tentative de négocier une paix séparée avec les Alliés. Capturé près de Lunebourg (D) par des soldats anglais le 22 mai 1945, le Reichsführer-SS se suicida le jour suivant. Le dignitaire nazi échappa ainsi au jugement et à une condamnation du Tribunal militaire international de Nuremberg (D) qui se tint du 20 novembre 1945 au 1er octobre 1946. L’entité SS fut, en revanche, déclarée organisation criminelle ayant commis un génocide, des crimes de guerre et des crimes contre l’Humanité.

Un invité de marque

Un ancien SS-Hauptsturmführer*, âgé aujourd’hui de 96 ans, sera l’invité d’honneur de cette commémoration. Cet Allemand, qui vit sous une fausse identité, n’a été poursuivi jusqu’à présent par aucune justice alors que plusieurs de ses supérieurs SS, à l’instar de son ami Fritz H. Schwalm, ont été punis en mars 1948 pour leurs actes coupables par l’un des Tribunaux militaires américains de Nuremberg (D). Son nom n’est pas cité dans le Crowcass. En tout cas, le nonagénaire ne figure pas parmi les derniers criminels nazis recherchés par la Z-Stelle der LANV et le Centre Simon Wiesenthal. Selon ses dires, notre homme n’aurait exercé ni exactions ni persécutions visant des civils dans le cadre de sa fonction ou de ses missions. Son rôle au sein de la SS s'est borné à du renseignement et de la supervision concernant la planification de la colonisation dans les pays annexés à l’Est par les nazis. En décembre 1943, avec la débâcle de l'armée allemande sur le Front russe, il est incorporé à la Waffen-SS pour aller combattre l'avancée des troupes soviétiques. Celui-ci prétend avoir participé à l’ultime bataille pour la défense de Berlin, ce jusqu'au 20 avril 1945, avant de s'enfuir avec d'autres officiers et chefs nazis. A la fin de la guerre, notre militaire a donc échappé aux Alliés. Le gradé a réussi à quitter l’Allemagne d’abord pour l’Italie, puis pour l’Espagne grâce à des faux papiers d’identité et des complicités au CICR, avant d'immigrer vers l’Argentine en janvier 1946 via le réseau d’exfiltration Die Spinne. Dans son pays d’accueil, l'exilé a travaillé à Buenos Aires dans le secteur bancaire pendant trente-huit ans. Le retraité réside maintenant en Europe.

Une conférence exceptionnelle

L’ex-officier, récipiendaire de la Eisernes Kreuz (Kl.2), donnera une conférence en anglais sur l’Ordre Noir, en particulier sur le RuSHA où il a servi plusieurs années jusqu’à l'échelon de SS-Hauptsturmführer. Pour mémoire, le RuSHA, créé fin 1931 sous le NSDAP, avait pour rôle de veiller à la pureté aryenne et idéologique des membres de la Schutzstaffel. Puis, avec l'arrivée au pouvoir d'Hitler et la guerre de conquête, cet office SS était chargé, plus largement, des affaires raciales et du peuplement dans le Grand Reich. Le service était ainsi responsable de l'exécution de la politique de germanisation des territoires annexés. Cet organisme nazi était impliqué, en outre, dans le génocide juif comme le prouve la présence de l'un de ses commandants, le SS-Gruppenführer Otto Hoffmann, à la Conférence de Berlin-Wannsee (D) du 20 janvier 1942.

Le conférencier s'exprimera primo sur les raisons de son engagement dans la Schutzstaffel à l'âge de 22 ans, ce après une formation à la Napola de Plön (D) et des études de droit à Munich (D). Celui-ci parlera ensuite de l'organigramme et du fonctionnement de l'Ordre Noir à mesure de son expansion. Il enchaînera sur les activités du RuSHA et, plus précisément, sur son rôle au sein dudit bureau. L'intervenant réfutera à cette occasion certaines thèses de Jan Erik Schulte et de Steven P. Remy, spécialistes de la SS, de même que plusieurs allégations de l'historien Georg Lilienthal relatives aux centres Lebensborn. L'ancien cadre SS achèvera son exposé avec quelques anecdotes personnelles telles que sa rencontre avec Heinrich Himmler en mai 1939 à la SS-Junkerschule de Braunschweig (D). Enfin, un moment sera consacré aux questions du public.

Reste à savoir pourquoi notre gradé SS, qui ne renie pas son passé nazi, a-t-il changé de patronyme et s’est réfugié en Amérique latine, entre 1946 et 1993, dès lors qu’il n’avait rien à se reprocher. D’autant plus étonnant que nombre de SS et de Waffen-SS n’ont jamais été inquiétés par une quelconque justice, pendant et après la dénazification. Certains vétérans ont même touché une pension de guerre ou d'invalidité de la part de la RFA. D'autres ont intégré la Bundeswehr dès 1955. A-t-il eu peur, après le conflit mondial, des possibles représailles judiciaires à son encontre compte tenu qu’il ne pouvait guère ignorer, à son niveau de responsabilités au sein du RuSHA, les atrocités commises par les nazis au cours de la germanisation des régions colonisées et, bien sûr, de la Shoah ? Espérons que le conférencier répondra à ces interrogations !

A l’issu de son témoignage, les convives observeront une minute de silence à la mémoire de l’ex-dirigeant nazi. En guise de remerciement, l’orateur recevra une montre Eszeha de 1933 en or. Le discours sera suivi d’un repas et d’un concert pianistique. Autre clou de la soirée : un portrait d'Heinrich Himmler (huile sur toile, 70 x 91 cm, Conrad Hommel), datant de 1943, sera vendu aux enchères. Pour clôturer ce raout, l'assemblée chantera le Horst-Wessel-Lied après lequel, sans doute, ces nostalgiques du IIIe Reich feront le salut nazi en criant "Sieg Heil !"

Pour quelques privilégiés en chemise brune

Deux cents invités suisses et étrangers, triés sur le volet, sont attendus à cette fête privé. Chacun a dû débourser cinq cents francs pour y assister. Seront là, entre autres, des membres d’Aube Dorée, du Jobbik, du NPD et de l’American Nazi Party ainsi que d’anciens militants du MSI et du CEDADE. De son côté, Gudrun Burwitz (84 ans), la fille d'Heinrich Himmler, a décliné l'offre. Les participants seront accueillis dans un décor des plus singuliers aux couleurs de la SS, signé de le tagueur LVX, avec en fond sonore une musique wagnérienne. Un drapeau frappé de deux runes Sōwilō flottera ce jour-là sur la propriété appartenant au Cercle Georges Oltramare, ce en toute légalité puisque que seul l'usage des symboles nazis à des fins de propagande est interdit en Suisse.

Aucun enregistrement audiovisuel de l’événement ne sera toléré à la demande expresse du conférencier. Un service d’ordre y veillera. Bien entendu, les médias locaux n’ont pas été conviés à couvrir cet anniversaire incongru. Les autorités genevoises ne peuvent, quant à elles, empêcher ce rassemblement culturel, n’en déplaise à la CICAD et au milieu antifasciste. Une telle action violerait le droit à la liberté de réunion, un principe fondamental de notre démocratie.

Cette célébration historique n'est pas unique au Cercle Georges Oltramare qui n'hésite pas à glorifier le nazisme et le fascisme tout comme certaines figures de l'extrême-droite. En effet depuis sa fondation en mai 2007, ce club de pensée honore chaque année la mémoire de Robert Brasillach, Léon Degrelle, Julius Evola, Adolf Hitler, Benito Mussolini, Georges Lincoln Rockwell et, bien sûr, celle des Suisses Franz Riedweg et Georges Oltramare pour ne citer que les plus notoires. Des débats sur des sujets qui touchent principalement à la philosophie et à la politique sont inscrits, par ailleurs, à son programme. Sans oublier que ses adhérents s'astreignent à un entraînement paramilitaire régulier. L'entité participe aussi au World Swastika Rehabilitation Day organisé annuellement par les Raëliens.
* Nom, matricules NSDAP et  SS connus de la rédaction