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vendredi 7 juin 2024

L’extrême-droite au Kesher Day 2024

SUISSE. Des militants du Cercle Georges Oltramare, un mouvement néofachiste, seront présents l’après-midi du 9 juin 2024 au Kesher Day à Genève. Cet important événement, organisé par B’nai B’rith, réunit chaque an depuis 2013 les Juifs de la région lémanique dans le respect des sensibilités de chacun.

Le programme de cette rencontre fait la part belle à l’histoire, aux traditions et à la culture juives tout en apportant un éclairage sur l’évolution du monde d’aujourd’hui, ce à travers plusieurs conférences, débats et animations ainsi que des stands d’information. Parmi les invités d’honneur, l’Ambassadrice d’Israël, Meirav Eilon Shahar, qui débattra avec d’autres personnalités sur le thème « Israël, la guerre, et demain ? » Evidemment, Johanne Gurfinkiel, Secrétaire général de la CICAD, fera son cinéma avec ses jérémiades sur l’antisémitisme… au risque de lasser son auditoire. Un buffet clôtura ce rendez-vous.

Quant aux deux infiltrés du Cercle Georges Oltramare, ceux-ci seront là afin d’observer si les participants respecteront l’ordre juridique suisse et qu’aucun propos ou comportement délictueux violant l’article 261bis du CPS ne sera commis en public, tel que des discours haineux sur les Palestiniens ou, pire, des appels à leur génocide. Enfin, il faut savoir que des Juifs ultra-orthodoxes, des membres du JCall et du Cercle Martin Buber boycotteront cette manifestation.

Kesher Day 2024, dès 13H45
Théâtre de L’Espérance
Rue de la Chapelle 8
CH-1207 Genève

mercredi 6 septembre 2023

Croix gammées à Genève

SUISSE. Ces récents jours, des swastikas ont été tagués un peu partout en Ville de Genève. Une centaine en tout. Ni synagogues ni écoles israélites n'ont été ciblées. Parmi les lieux touchés, les quartiers de Champel, de Plainpalais et de la Servette. Cette action n’a guère soulevé l’indignation générale. La commune a déposé plainte en justice pour dommages à la propriété.

Ce vandalisme politique, après appropriation des Ready-Made en cause, a été revendiqué par le Cercle Georges Oltramare (CH). Un acte, purement incorporel, exempt de mobile antisémite. Ce club de réflexion néofasciste, fondé en mai 2007, s’oppose à la proscription de ce symbole de paix millénaire, vénéré par quelque deux milliards de gens dans le monde, notamment les Bouddhistes, les Hindouistes ou encore les Jaïns.

Votation populaire

Il faut savoir que les Genevois voteront en 2024 sur une loi constitutionnelle qui interdira l’exhibition ou le port de symboles, d’emblèmes et de tout autre objet de haine dans les espaces publics du Canton de Genève. Une loi nationale en la matière tardant à venir. La croix gammée est évidemment visée par la mesure en raison de son utilisation pervertie par les Nazis au XXe siècle. Pour beaucoup, en Occident, ce signe renvoie au racisme, à la xénophobie et à l'antisémitisme avec la Shoah. Ils ignorent souvent les multiples variantes et la polysémie du swastika, surtout ses sens spirituels et religieux. Le député Thomas Bläsi (UDC), appuyé par la CICAD, est à la source de cet article législatif. Le projet a été approuvé le 23 juin dernier par le Grand Conseil, à l'exception d'un parlementaire.

Pourtant, le droit helvète réprime déjà l’usage public de symboles racistes ou extrémistes, ce par le biais des articles 261bis du CPS et 171c du CPM, quand il s’agit manifestement de propagande incitant à l’exécration, à la discrimination ou à la violence envers un groupe d'individus ou une personne, dans le but de rallier des tiers. Durcir cette législation par la voie constitutionnelle, comme le souhaitent les élus genevois, est non seulement aberrant mais surtout complexe à mettre en oeuvre. En effet, il est ardu d’établir une nomenclature des signes à bannir qui s’avère soit arbitraire, soit interminable pour s’ajuster à l’actualité. Sans oublier que pour donner corps à ce principe sur le plan cantonal, il faudra rédiger une loi d’application, hors du droit pénal qui est de compétence fédérale ! Autrement dit : seule une amende d'ordre de droit cantonal, pour acte de gravité mineure, punira les contrevenants.

Campagne pour le refus

C’est pourquoi le Cercle Georges Oltramare fera campagne l’an prochain contre ladite loi afin de sensibiliser la population sur l'histoire et les diverses significations de cette figure universelle, patrimoine de l'Humanité. Il s'agira aussi d'expliquer l'inutilité et la difficulté d'application de cette lex ferenda, voire qu'elle est contraire à la Constitution fédérale. D'abord, une conférence sur le sujet sera donnée à son siège social, à Cologny (GE), et sur YouTube par Alex Embroissi en avril 2024, puis, des stands d'information seront dressés, l'un à la Place du Molard, l'autre vers la Gare Cornavin, durant deux samedis en mai. Ses membres arboreront un badge orné d'une croix gammée lors de ces événements. Des tracts seront, par ailleurs, distribués aux citoyens afin de les convaincre de rejeter cette loi. Cette croisade s'achèvera avec la publication de swastikas artistiques dans un journal local et sur Instagram, 10 jours avant la votation.

La prohibition de symboles, quels qu'ils soient, serait par nature une restriction de la liberté d’expression qui irait à l'encontre de notre Constitution nationale. Selon la jurisprudence du Tribunal fédéral, il est essentiel, dans une démocratie, que même les points de vue qui fâchent la majorité ou qui sont choquants pour d'aucuns puissent s’exprimer (ATF 143 IV 193 C1). Afficher ses convictions personnelles au vu et au su de tous, par un emblème, doit rester possible dans notre pays, peu importe que ce soit via une croix gammée, un pentagramme satanique ou tout autre attribut, cela sans intention de propagande ni atteinte à la paix publique. Ne soyons pas dupes, proscrire certains logos censés haineux, tels que le Swastika, ne contribuera pas à enrayer racisme et violence.

Rappelons enfin, que chaque année depuis 2009, le Mouvement raëlien, dont le logo mêle le swastika à l’Etoile de David, organise le World Swastika Rehabilitation Day dans plusieurs cités à travers le globe. Même des Juifs suisses y participent !